Thyssenkrupp présente sa nouvelle ligne à grande vitesse

La nouvelle ligne permet une « mutualisation des procédés », dixit la direction. Ce concept a permis d’attirer de nouveaux clients comme Tesla ou Jaguar.  Photo RL/ Pierre HECKLER

Le sol est d’une blancheur immaculée. Là, dans cette partie de l’usine où a été installée la nouvelle ligne à haute cadence, l’atmosphère est plus celle d’un laboratoire que d’un site industriel. Ni bruit assourdissant, ni flaque d’huile, pas de poussière ou de rouille, ni même de peinture écaillée sur les garde-corps. Il n’y a que ces robots et leurs longs bras mécaniques, ces parois en plexiglas et une poignée d’ouvriers qui s’affairent devant.

À quelques pas de là, les chaises ont été disposées face au pupitre. Le président de région Jean Rottner est présent, tout comme le député Brahim Hammouche, le conseiller départemental et maire de Florange Rémy Dick, le conseiller régional Rémy Sadocco, la sous-préfète Odile Bureau, le PDG Sébastien Kuhn… Il est un peu plus de 11 h ce vendredi, la « Flex Speed Factory » de thyssenkrupp va être inaugurée.

Un cadencement quatre fois plus rapide

Cette nouvelle ligne à haute cadence est le fruit d’une collaboration avec l’Ensam (Campus arts et métiers à Metz), dans le cadre d’un projet en recherche et innovation. Elle permet un cadencement quatre fois plus rapide, des coûts d’exploitation divisés par deux et un temps de mise sur le marché réduit. Surtout, elle peut être reconfigurable pour la production d’autres produits.

Pour en expliquer les principes, Emmanuel Nerkowski, directeur industriel, ose le parallèle avec les technologies de pointe dans le domaine de la médecine. « Nous sommes lancés dans une compétition mondiale pour être en capacité de produire des produits innovants », lance-t-il. Ces produits, ce sont les systèmes de direction qui équiperont, demain, les véhicules autonomes. thyssenkrupp vise ce marché porteur. Le groupe prévoir d’injecter 2,3 M€ en trois ans dans son projet « Autonomous Driving » : une course à l’innovation dans les domaines de l’intelligence artificielle et de l’informatique. Pour ce projet, ThyssenKrupp a reçu une enveloppe de 800 000 € , dans le cadre du plan France Relance. Une marque de soutien de la part de l’État, alors que le secteur de l’automobile est toujours à la peine, notamment à cause de la pénurie de semi-conducteurs.

Jean Rottner : « Innover, c’est fondamental »

Mais ce vendredi, il était d’abord question de la Flex Speed Factory. Le président de la région Grand Est a salué l’innovation technologique. La région a injecté 1,1 M€ dans l’outil, dont 651 000 € au titre des fonds européens Feder, sur un total de 8M€, dont 7M€ dans l’équipement. Jean Rottner a surtout exhorté les PME et TPE à soutenir la relance, en étant plus « innovantes », en soulignant que « sur 343 000 entreprises du Grand Est, seules 1 360 font de la recherche. Il y a du job », a-t-il martelé. Du job, il y en a aussi à pourvoir à Florange. La nouvelle ligne a contribué au maintien et la création « d’environ 70 emplois » sur le site. Pour autant, Sébastien Kuhn n’a pas fait mystère des «  difficultés de recrutement  » en ce moment. Ni de la baisse des commandes. Un contretemps à la marche en avant du groupe.